Les 7 vies extraordinaires de Devi Kumari de Vikas Swarup

• Auteur : Vikas Swarup
• Titre : Les 7 vies extraordinaires de Devi Kumari
• Genre : Contemporain
• Éditions : Belfond
• Nombre de pages : 400
• Parution : 16 octobre 2025
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Résumé

Des ruelles labyrinthiques de Delhi aux terres sacrées du Pendjab, des paysages enchanteurs du Kerala aux rivages ensoleillés de Goa, en passant par les rues vibrantes de Mumbai, une odyssée étourdissante au cœur de l’Inde d’aujourd’hui. Par l’auteur de l’inoubliable Slumdog Millionaire, une comédie noire irrésistible, un page-turner made in Bollywood. 

Victime d’un enlèvement en pleine rue, la jeune Devi est retenue prisonnière dans un sous-sol par un homme dont elle ignore l’identité. Pour ajouter encore à sa terreur, son geôlier exige d’elle qu’elle confesse des crimes dont elle n’a aucune idée. Si elle n’avoue pas, au petit matin, elle mourra. 
Alors, Devi va raconter sa vie. Celle d’une enfant des bidonvilles qui, à force de courage et de détermination, a changé sa destinée. Ses talents de conteuse lui permettront-ils de survivre à la nuit la plus longue de son existence ?

Mon avis

Je remercie chaleureusement les Éditions Belfond pour leur confiance.

Inde. La jeune Devi est retenue prisonnière dans un sous-sol par un homme qui cache son identité. Pour avoir la vie sauve, il exige d’elle qu’elle avoue des crimes dont elle n’a même pas idée. La jeune femme va alors décider de raconter toute sa vie, de son enfance à maintenant, et de tout ce qu’elle a dû endurer et faire pour survivre. 

Je ressors complètement conquise par ce roman que l’on pourrait presque qualifier d’aventure extraordinaire. Quel talent de conteur de la part de l’auteur. Je ne me suis jamais ennuyée, et j’ai eu la sensation de lire plusieurs histoires dans la même. 

Dès le départ, j’ai été touchée par Devi, à qui il arrive une quantité de malheurs. La jeune femme devra faire preuve de résilience à plusieurs reprises pour s’en sortir. 

Tout au fil des romans, nous découvrons les histoires différentes de Devi, où elle a dû changer d’identité, afin de s’en sortir. Chaque histoire est touchante, et emplie de suspense. Devi est un personnage très bien esquissé, jamais statique, et qui va avoir une véritable évolution tout au fil des pages. 

La plume de l’auteur est très fluide. Avec un grand talent de conteur, il réussit à maintenir l’attention du lecteur, et c’est un roman dont je n’ai pas vu défiler les pages, tant j’étais prise dans l’intrigue. Les chapitres sont longs, mais cela ne casse jamais le rythme de l’histoire qui ne faiblit pas. 

Un roman empli d’aventures, servi par une héroïne très bien dépeinte. À découvrir. 

Searoad d’Ursula K. Le Guin

• Auteur : Ursula K. Le Guin
• Titre : Searoad
• Genre : Contemporain
• Éditons : Rivages
• Nombre de pages : 304
• Parution : 8 octobre 2025
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Résumé

Klatsand, petite ville imaginaire de la côte Ouest, gens d’ici et visiteurs de passage se croisent, le temps d’un week-end ou d’une vie, au gré des désirs, des chagrins et des marées. Dans ce récit tout en nuances, drôle et mélancolique, Ursula K. Le Guin esquisse avec grâce des portraits de femmes indépendantes, d’artistes, de rêveurs, et laisse affleurer la profondeur du quotidien. Tissant les liens invisibles entre passé et présent, entre solitude et communauté, elle nous offre une manière douce et sensible d’habiter le langage et de regarder le monde.

Mon avis

Je remercie chaleureusement les Éditions Rivages pour leur confiance.

Klatsand, petite ville côtière de l’Oregon. C’est là que transitent une multitude de personnages tous très différents, mais avec pour point d’ancrage cette petite localité où la douceur règne. L’auteure va nous proposer divers portraits et les faire évoluer dans ce décor.

J’ai beaucoup aimé ce roman empli de sensibilité et tout à la fois de tendresse. J’ai eu la sensation de lire une multitude de petites histoires différentes, ayant pour fil rouge un très beau paysage.

Ainsi, nous découvrirons tour à tour les histoires des divers personnages qui forment ce récit, et s’il semble qu’il n’y a pas un lien apparent, cela change à la dernière partie. Ici, le portrait de plusieurs femmes vont se relier.

J’ai trouvé que l’auteure réussissait à retranscrire les émotions de chacun de ses personnages, et à en faire des caractères souvent forts, résilient, et touchants.

La plume de l’auteure m’a beaucoup plu. Avec un style authentique, j’y ai retrouvé une grande part de sensibilité. Les pages ont défilé, et à chaque fois, j’ai eu la sensation de découvrir un nouveau roman.

Un très beau récit, des portraits très bien dépeints. À découvrir.

Le livre de Kells de Sorj Chalandon

• Auteur : Sorj Chalandon
• Titre : Le livre de Kells
• Genre : Contemporain
• Éditions : Grasset
• Nombre de pages : 384
• Parution : 13 août 2025
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Résumé

À 17 ans, après avoir quitté le lycée, Lyon et sa famille, il arrive à Paris où il va connaître, durant presque un an, la misère, la rue, le froid, la faim.
Ayant fui un père raciste et antisémite, il remonte l’existence sur le trottoir opposé à celui de ce Minotaure sous le nom de Kells, en référence à un Evangéliaire irlandais du IXème siècle. Des hommes et des femmes engagés vont un jour lui tendre une main fraternelle pour le sortir de la rue et l’accueillir, l’aimer, l’instruire et le réconcilier avec l’humanité.
Avec eux, il découvre un engagement politique fait de solidarité, de combats armés et d’espoirs mais aussi de dérapages et d’aveuglements.

Mon avis

Je remercie chaleureusement les Éditions Grasset pour leur confiance.

1970, le narrateur décide de quitter Lyon pour Paris. Fuyant son père, le jeune homme va alors se retrouver dans un premier temps à la rue. Après des moments difficiles, il va faire la rencontre de plusieurs jeunes qui se disent être maoïstes. Ils vont l’aider à sortir de la rue, et le narrateur va alors embrasser la cause. 

Dans ce roman, l’auteur revient sur ses années bien compliquées, faites de la rue mais aussi des belles rencontre qu’il fera et qui l’aideront. Je ressors très touchée par ce récit authentique et tout en sensibilité que nous livre ici l’auteur. 

Décidément, j’aime énormément ce que propose Sorj Chalandon dans ses romans. Ici, c’est tout un pan de sa jeunesse qu’il nous livre, et il le fait avec beaucoup de générosité et d’authenticité. 

Ce récit tournera beaucoup autour de la politique, et l’auteur racontera les diverses batailles menées par ses amis et lui-même. J’ai été touchée par les liens forts d’amitié qui se forment peu à peu entre eux. 

La plume de l’auteur est tout en sensibilité. Avec un grand talent de conteur, il réussit à faire passer les émotions à son lecteur. Les chapitres sont de taille moyenne, et beaucoup d’émotions parsèment le texte. 

Un récit authentique. À découvrir 

Tissus d’espoir de Chloé Cohen

• Auteur : Chloé Cohen
• Titre : Tissus d’espoir
• Genre : Contemporain
• Éditions : Belles Feuilles
• Nombre de pages : 268
• Parution : 5 septembre 2025
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Résumé

Photographe de mode à Paris, Pia s’ennuie. Elle accepte une mission de six mois au Ghana pour une association qui souhaite alerter l’Occident sur les dérives de l’industrie textile. Sur place, elle rencontre Nabia, kayayoo au marché d’Accra. Comme de nombreuses femmes, celle-ci gagne une misère en transportant sur sa tête de grosses balles de vêtements. Elle est aussi la mère de Janet, sa fille née d’un viol. Pour défendre les droits des porteuses, Nabia rêve de monter un syndicat. À ses côtés, Pia découvre la réalité du monde de la fast-fashion : des montagnes de vêtements qui s’accumulent et polluent le Ghana, des femmes exploitées sans aucune protection. Sa décision est prise : le combat de Nabia va devenir le sien.

Mon avis

Paris. Pia est photographe de mode, et son métier ne l’épanouit plus vraiment. Elle ne va pas hésiter lorsqu’elle voit une annonce recherchant un photographe pour une mission de six mois au Ghana. Elle y rencontrera Nabia, qui transporte sur sa tête des grosses balles de vêtements pour les acheminer au marché. C’est un travail difficile, et très peu rémunéré. Pourtant, la jeune femme ne peut pas faire autrement. 

J’ai eu un coup de cœur pour ce roman, qui aborde une thématique très intéressante. En effet, ici, il est question des dérives de la surconsommation des textiles. En effet, lorsque nous achetons nos vêtements, et qu’ensuite, souvent au bout de très peu de temps, on s’en débarrasse, il y a de fortes possibilités que ceux-ci terminent au Ghana, et cela peut créer une multitude de problèmes. L’environnement s’en retrouve également soumis à rude épreuve. 

L’auteure va donc aborder cette thématique tout au fil de son récit, et elle va le faire à l’aide de personnages remarquablement bien construits, touchants et qui vont me rester longtemps en tête. D’emblée, je me suis attachée à Pia et Nabia qui sont deux femmes qui se battent sans cesse. Nabia est très touchante, et grâce à sa résilience, elle pourra aller de l’avant. 

La plume de l’auteure est tout en douceur. Avec un style simple mais terriblement touchant, elle décrira le quotidien de ses personnnage. J’ai beaucoup aimé le schéma narratif de ce roman, puisque les points de vue entre les divers protagonistes vont s’alterner tout au fil des pages. 

Un roman touchant, qui aborde une thématique importante. À découvrir.

Les hommes du shetland de Malachy Tallack

• Auteur : Malachy Tallack
• Titre : Les hommes du Shetland
• Genre : Contemporain
• Éditions : Buchet Chastel
• Nombre de pages : 279
• Parution : 28 août 2025
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Résumé

1957. Sur un bateau de chasse à la baleine dans l’Atlantique Sud, Sonny affronte autant de tempêtes que de désespoir, face à la violence de cette vie en mer. Lorsqu’il rentre enfin chez lui, sur une île de l’archipel de Shetland, il tombe amoureux de celle qui deviendra sa femme, Kathleen. Ensemble, ils auront un fils, Jack, un garçon sensible, introverti, passionné de musique. Des années plus tard, Jack a vieilli et vit seul dans le cottage de son enfance, à l’ombre d’une colline. Sa vie tourne au rythme de la musique country, qu’il écoute et écrit sans cesse.

Mon avis

Je remercie chaleureusement les Éditions Buchet Chastel pour leur confiance.

Shetland. Jack, la soixantaine, vit seul dans la demeure familiale, depuis qu’il a tragiquement perdu ses parents dans un accident en mer. Plus jeune, il rêvait de devenir chanteur, mais il vit désormais dans la solitude. S’il réussit à s’en complaire la plupart du temps, il nourrit tout de même plusieurs regrets. 

Je ne voudrais pas en dire davantage sur le synopsis de ce roman, préférant vous laisser découvrir les surprises qui vont survenir pour Jack. Je ressors très touchée par ce récit tout en douceur et très dépaysant. 

En effet, ici, la nature est un personnage à part entière du roman. L’auteur réussit à nous immerger totalement dans les Shetland, et avec des descriptions très réalistes, il nous plonge dans cet endroit. 

La musique, et particulièrement la country, va également tenir une place très importante dans ce récit. En effet, Jack est passionné par ce genre musical, et beaucoup de ses réflexions auront une analogie avec la musique. 

Le personnage de Jack est très touchant et remarquablement esquissé. Avec beaucoup de sensibilité, l’auteur a su nous brosser un portrait authentique et émouvant. Tout au fil des pages, Jack se remettra souvent en question. 

La plume de l’auteur m’a beaucoup plu. Le schéma narratif m’a paru très judicieux, puisqu’il se déroule sur deux temporalités, et cela permet d’en apprendre plus sur les parents de Jack. Les chapitres sont assez longs, et chacun se divise entre une partie au présent et une autre au passé. 

Un roman doux, tendre et très émouvant. À découvrir. 

Bahari Bora de Steve Aganze

• Auteur : Steve Aganze
• Titre : Bahari Bora
• Genre : Contemporain
• Éditons : Récamier
• Nombre de pages : 240
• Parution : 21 août 2025
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Résumé

République démocratique du Congo, 2018. Mungu (Dieu) avait rarement été clément envers Bahari-Bora. Enlevée par les rebelles à l’âge de treize ans, la jeune fille s’enfuit après cinq ans de captivité. À l’hôpital, elle apprend qu’elle est enceinte et que sa grossesse la met en danger. On lui conseille de l’interrompre. 
Les risques sont clairs, la décision cruciale. 
Son corps ne lui a jamais appartenu, et soudain il lui revient de décider. Quelle voie choisira-t-elle ? 
Malgré les défis qui l’attendent, Bahari-Bora a la certitude qu’elle ne sera plus jamais seule. Elle peut faire confiance à Bel océan tranquille, son nom. 

D’une écriture sensible et poétique, Steve Aganze s’inspire de son vécu et dresse le portrait d’une femme et d’un pays meurtris par les crimes de guerre. Ce premier roman est un hommage aux femmes d’hier et d’aujourd’hui qui se battent pour leur liberté et celle de leurs enfants.

Mon avis

Je remercie chaleureusement les Éditons Récamier pour leur confiance.

République démocratique du Congo, 2018. Bahari-Bora, qui a réussit à s’enfuir après cinq ans de captivité, alorsqu’elle était tombée entre les mains d’un groupe armé, apprend qu’elle est enceinte. Cette grossesse met en péril sa santé. Elle va devoir pour l’une des toutes premières fois de sa vie effectuer un choix. 

Quel roman. Je ressors terriblement touchée par le récit de cette jeune femme pleine de résilience et de courage. L’auteur en a fait un personnage remarquablement esquissé, et avec sensibilité et authenticité, il brosse un portrait féminin difficile à oublier après avoir refermer le livre. 

L’histoire est bouleversante à lire. J’ai trouvé que le personnage féminin principal portait presque à elle seule le récit. L’auteur a su en faire un personnage fort.

La plume de l’auteur est d’une grande sensibilité. Avec des mots qui touchent le lecteur, il déroule le fil de l’histoire de la protagoniste. Les émotions sont présentes tout au des fil des pages. 

Un roman terriblement touchant. À découvrir. 

Rien de plus illusoire de Marta Pérez-Carbonell

• Auteur : Marta Pérez-Carbonell
• Titre : Rien de plus illusoire
• Genre : Contemporain
• Éditions : Les Escales
• Nombre de pages : 208
• Parution : 4 septembre 2025
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Résumé

Dans un train de nuit entre Londres et Édimbourg, Alicia partage le compartiment et la conversation de Terry, écrivain et professeur de littérature, et Bou, son étudiant. Terry évoque le succès de son dernier roman, inspiré des confidences de Hans, un jeune homme avec qui il a entretenu une relation ambiguë. 
Alicia s’interroge : a-t-on le droit de transformer la vie d’un autre en roman ? Fascinée par cette histoire, elle éprouve le besoin de découvrir ce qui s’est réellement passé. Alors quand Bou lui révèle que Hans a disparu après la publication du roman, la jeune femme se lance à sa recherche, dans une quête de vérité qui la mènera de New York aux rives du lac d’Annecy. 

Mon avis

Je remercie chaleureusement les Éditons Les Escales pour leur confiance.

Dans le train de nuit de Londres à Édimbourg qu’Alicia prend souvent pour des raisons de travail, elle va partager pour cette fois le compartiment avec Terry, un professeur, et Bou, son élève. Ces deux derniers entament une discussion, et Alicia ne peut s’empêcher d’y prendre part. Ils parlent d’un livre publié par Terry, et qui aurait causé la disparition d’un certain Hans, suite à sa publication, puisque beaucoup d’éléments de la vie personnelle de ce dernier semblent avoir servi à la confection de l’intrigue. 

Je ressors conquise par ce récit, qui est un véritable voyage au travers de la puissance évocatrice des mots. Dans ce roman subjuguant, l’auteure va aborder diverses thématiques, notamment par exemple, quelle est la part de réalité lorsque nous lisons un roman, et quelle est la part de pure fiction, sortie tout droit de l’imaginaire de l’auteur. Elle va s’interroger sur cette mince frontière. 

Les personnages sont remarquablement esquissés. Alicia m’a paru terriblement touchante, avec ses failles et les épreuves qu’elle a dû traverser. Ce personnage tout en nuances est fort et très bien décrit. 

J’ai eu la sensation de lire plusieurs histoires différentes dans le même récit. En effet, l’auteure mêle habilement les passages relatant ce voyage dans le train, mais elle retranscrit aussi certains passages du roman écrit par Terry, et enfin les passages de l’histoire personnelle d’Alicia. 

La plume de l’auteure m’a énormément plu. Avec un style très fluide, mais tout à la fois dense et une grande acuité au moment de décrire les sentiments de chacun de ses personnages, elle réussit à créer une intrigue particulièrement prenante, que j’ai eu beaucoup de mal à lâcher. 

Un court roman qui pose une multitude de questionnements, servi par une plume dense et profonde et des personnages remarquablement esquissés. À découvrir. 

Peaux vives d’Alice Renard

• Auteur : Alice Renard
• Titre : Peaux vives
• Genre : Contemporain
• Éditions : Héloïse d’Ormesson
• Nombre de pages : 128
• Parution : 9 octobre 2025
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Résumé

Peaux vives rassemble neuf portraits à la première personne du singulier, sous forme de monologues intérieurs et parsemés des illustrations de l’autrice. C’est chaque fois une plongée dans une intériorité, dans un corps. Lire Peaux vives c’est faire un essayage de peaux, toutes différentes de la sienne. 
Les personnages sont saisis à un moment particulier où ils remettent en question leur système de pensée et s’interrogent sur eux-mêmes. Dans ces instants d’ébranlement, on peut saisir la façon dont ils se représentent le monde et s’y inscrivent. Neuf éclairs, dans neuf consciences qui s’interrogent. 

Ces narrateurs ont de huit à soixante-quinze ans, ils vivent en Cornouailles ou à Tunis, au XIIIe siècle ou de nos jours. Alice Renard met à plat et à égalité toutes les manières d’être homme. À travers ce recueil, la parole circule de main en main, comme un bâton que se transmettraient des hommes et des femmes de toutes les époques. Leurs monologues forment un seul grand chant : ce livre.

Mon avis

Je remercie chaleureusement les Éditons Héloïse d’Ormesson pour leur confiance.

Dans ce recueil de nouvelles, l’autrice nous propose plusieurs portraits de personnages, à toutes époques, et confrontés à plusieurs situations. Ainsi, nous retrouverons par exemple la petite Camille, qui ne veut pas grandir, Jeanne, une fermière qui se remettra en question, ou encore Martin, un dompteur qui réfléchit à son quotidien. 

Dans ces portraits, chacun des personnages va analyser ses sentiments, et ne pas douter à se remettre en question. L’autrice veille bien à créer des personnages très divers. 

Les petits portraits se lisent avec beaucoup de rapidité, mais là où réside le talent de l’autrice, c’est que malgré la petite taille des nouvelles, elle réussit en peu de mots à retenir l’attention du lecteur et à exprimer les sentiments de tout un chacun de ses personnages. 

La plume de l’autrice est toujours aussi plaisante. En peu de mots, l’essentiel est dit. J’ai fortement apprécié les illustrations, faites par l’autrice et qui parsèment le texte. 

Un recueil très beau, tout en sensibilité. À découvrir.

Le nom des rois de Charif Majdalani

• Auteur : Charif Majdalani
• Titre : Le nom des rois
• Genre : Contemporain
• Éditions : Stock
• Nombre de pages : 216
• Parution : 20 août 2025
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Résumé

« Et d’un seul coup, le monde qui servait de décor à tout cela s’écroula. J’en avais été un témoin distrait, mais le bruit qu’il provoqua en s’effondrant me fit lever la tête et ce que je vis alors n’était plus qu’un univers de violence et de mort. C’est de celui-là que je suis devenu contemporain. J’avais été, durant des années, dispensé d’intérêt pour ce qui se passait autour de moi par ma passion des atlas, par les royautés anciennes et inutiles et par les terres lointaines et isolées, les berceaux de vieux empires oubliés.
Désormais, l’histoire se faisait sous mes yeux et je la trouvais moche, roturière et vulgaire. »

Dans ce récit de passage à l’âge adulte porté par une écriture ample et élégante, Charif Majdalani raconte la disparition d’un pays et explore ce qui subsiste de l’enfance lorsqu’elle capitule devant les fracas du monde.

Mon avis

Je remercie chaleureusement les Éditons Stock pour leur confiance.

Charif Majdalani a grandi au Liban. Enfant, il était fasciné par la généalogie des rois, en particulier ceux moins connus, de dynasties lointaines. Il passe une enfance particulièrement heureuse dans ce pays fastueux. Malheureusement la Guerre Civile est sur le point de faire son apparition, et pour l’auteur, rien se sera plus comme avant. Il va devoir se confronter à une triste réalité. 

J’ai eu un coup de cœur pour ce récit à la fois tendre et bouleversant. J’ai été très émue pendant cette lecture. Notamment au moment dans lequel le pays part en Guerre Civile. L’auteur nous relatera ces événements et tous les bouleversements qui en découleront.

Avec beaucoup de pudeur, mais aussi une belle part de générosité, il va ainsi nous raconter son adolescence, ses amitiés, ses premiers emois. Il va longuement nous parler de la passion qui le fascine depuis petit. En effet, il tentera de reconstruire la généalogie de rois méconnus. 

Au fil de ses amitiés et de ses premières amours, le jeune homme va se construire jusqu’au terrible drame qui va s’abattre sur le Liban. Il devra alors grandir d’un coup, et il va, dans ce récit, nous livrer ses sentiments et ses ressentis avec beaucoup de sensibilité. 

La plume de l’auteur m’a conquise. Avec un style généreux, des descriptions de paysages très bien rendues, et une grande acuité au moment de retranscrire ses sentiments, il réussit ainsi à nous livrer un récit sensible. 

Un récit à découvrir sans hésiter.

À la table des loups d’Adam Rapp

• Auteur : Adam Rapp
• Titre : À la table des loups
• Genre : Contemporain
• Éditions : Seuil
• Nombre de pages : 512
• Parution : 22 août 2025
• Pour vous procurer ce livre, c’est

Résumé

Des années 50 à nos jours, un grand roman américain qui évoque les racines du mal avec une puissance et une intelligence rares.

Lorsque les frère et sœurs Larkin quittent le nid familial, chacun poursuit un fragment du rêve américain. Myra est infirmière en prison tout en élevant son fils, Lexy incarne la bourgeoisie des banlieues chic, Fiona plonge dans la bohème new-yorkaise, et Alec, autrefois enfant de chœur, disparaît dans les méandres de l’Amérique profonde. Si leurs existences sont radicalement différentes, une constante semble les rapprocher : la violence la plus sauvage rôde autour d’eux et, à leur insu, la mort les frôle à plusieurs reprises. Puis leur mère commence à recevoir d’inquiétantes cartes postales, dont elle choisit d’ignorer le message.
Adam Rapp excelle à raconter cette histoire familiale qui se déroule sur près de soixante ans et se lit le souffle court. Avec finesse, il explore comment les non-dits, la maladie mentale et l’exposition à la violence, quelle que soit sa forme, influencent les vies au fil du temps et sur plusieurs générations. D’une langue vive et précise, il révèle ce qui, bien souvent, se cache sous le vernis de la normalité.

Mon avis

Je remercie chaleureusement les Éditons du Seuil pour leur confiance.

Elmira, New York, 1951. C’est là que commence ce roman noir familial, avec Myra qui lit dans un dinner. La jeune fille est l’aînée de sa fratrie, et a peu de moments pour elle. Elle doit souvent s’occuper des plus petits. Nous allons donc suivre la jeune fille mais également ses autres frères et sœurs pendant plusieurs années. 

J’ai beaucoup aimé ce roman sombre, dans lequel l’auteur va explorer les liens familiaux, et plusieurs autres thématiques tout au fil des pages. Myra va en quelque sorte être le fil rouge de cette histoire, mais l’auteur accordera une place importante à plusieurs autres de ses personnages.

J’ai trouvé que l’auteur avait remarquablement su décrire cette famille, et les liens qui les unissent les uns aux autres. Ainsi, le lecteur pourra voir à quel point il est parfois compliqué pour les membres de cette fratrie de s’entendre. 

La plume de l’auteur m’a beaucoup plu. Avec beaucoup de fluidité, il retrace les parcours de chacun, et j’ai trouvé qu’il a un talent de conteur. Le schéma narratif est particulièrement approprié, puisque chaque chapitre est consacré à l’un des personnages au fil des années . 

Un roman noir à découvrir.