Classique

La Librairie Ambulante

La Librairie Ambulante de Christopher Morley

  • Auteur : Christopher Morley
  • Titre : La Librairie Ambulante
  • Genre : Classique
  • Éditions : Récamier
  • Nombre de pages : 192
  • Parution : 8 février 2024
  • Pour vous procurer ce livre, c’est ici

Résumé

Roger Mifflin, vendeur charismatique, sage et farceur, traverse la Nouvelle-Angleterre à bord de sa célèbre librairie ambulante, chariot de fortune renfermant un immense trésor : des livres de toutes sortes, allant de Shakespeare au livre de cuisine. Avec sa philosophie singulière et ses yeux brillants, le petit homme à la barbe rousse parvient à transmettre le coeur et l’âme du monde du livre sans limite d’âge ni de culture.

Un jour pourtant, il décide de vendre sa librairie ambulante à une certaine Helen McGill qui, du haut de ses trente-neuf ans, est plus que lasse de s’occuper de son frère Andrew et de leur ferme, particulièrement depuis qu’Andrew est devenu écrivain à succès. Lorsque Roger apparaît avec sa librairie ambulante, il ne faut pas longtemps à Helen pour en faire l’acquisition et préparer son bagage. Après tout, ne mérite-t-elle pas enfin de vivre sa propre aventure ?

La Librairie ambulante est un hymne à la littérature et à ses pouvoirs, à la liberté et à l’émancipation.

Mon avis

Je remercie chaleureusement les Éditions Récamier pour leur confiance.

Helen vit des jours paisibles à la ferme, en compagnie de son frère Andrew, devenu un grand écrivain. Pourtant, elle se sent à l’étroit. Lorsque Roger Mifflin arrive à la ferme avec l’intention de vendre sa librairie ambulante à Andrew, pour Helen, c’en est trop. En effet, elle est convaincue d’être délaissée et que cette sensation ne fera que s’accroître si son frère accède à acheter cette librairie. Elle va donc décider de l’acquérir elle-même, et partira sur les routes en compagnie de Roger, afin de s’accoutumer à ce nouveau quotidien.

En voilà un roman au charme suranné, et que j’ai dévoré tant les aventures d’Helen et de Roger m’ont subjuguée. J’ai beaucoup aimé ce portrait féminin qui va s’épanouir peu à peu, au fil de ses rencontres et de ses déambulations afin de vendre des livres à la population.

Les personnages sont très bien esquissés, et les aventures s’enchaînent tout au fil des pages. Les références littéraires sont bien évidemment nombreuses, puisque la littérature est le fil rouge de l’histoire.

Il s’agit d’une lecture idéale pour tous les amoureux de la littérature. Au travers du parcours d’Helen, le lecteur pourra suivre sa réelle évolution et son épanouissement au travers de la vente des livres, mais également au travers des dialogues enrichissants qu’elle aura l’occasion de tenir avec Roger.

La plume de l’auteur est tout en douceur. Le traducteur, Oscar Lalo, a su restituer à ce texte toute la sensibilité et l’humour dont il est teinté. J’ai beaucoup apprécié cette traduction, ainsi que les petites notes explicatives qui permettent au lecteur d’en apprendre énormément.

Un roman tendre et délicat, dans lequel la littérature sera le fil rouge d’une grande aventure qui débutera pour la protagoniste. Une réussite à découvrir.

Classique

L’obscène oiseau de la nuit

L’obscène oiseau de la nuit de José Donoso

  • Auteur : José Donoso
  • Titre : L’obscène oiseau de nuit
  • Genre : Classique
  • Éditions : Belfond
  • Nombre de pages : 640
  • Parution : 17 octobre 2019
  • Pour vous procurer ce livre, c’est ici

Résumé

D’après Hector Bianciotti, José Donoso s’inspire d’un événement vécu (la vision fugitive d’un enfant difforme dans une voiture de luxe) et d’une légende remontant au XVIIIe siècle et qui concerne les Aizcoitia, une grande famille de propriétaires. Inés, leur seule fille parmi dix enfants, était une sorcière ; ils l’ont fait enfermer dans une couvent pour recluses où elle finit sa vie en sainte. Dans le roman, cette institution, délabrée, existe toujours et y vivent des vieilles femmes dont on ne sait si elles sont des domestiques, des guérisseuses ou des sorcières. Le dernier descendant des Azcoitia, Don Jerónimo, n’a pas d’enfant, et une sorcière intervient pour faire naître un fils. Celui-ci est difforme. Pour le protéger, Jerónimo crée dans un de ses vastes domaines une société de monstres où la difformité est vécue comme étant la normalité.

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à remercier Netgalley et les Éditions Belfond pour leur confiance et grâce à qui j’ai pu découvrir ce roman.

Humberto, issu d’une famille humble, voue une admiration sans borne à Jeronimo Azcoitia. Cette attraction poussera Humberto à donner le meilleur de soi-même pour décrocher le poste de secrétaire auprès de Jeronimo. Commence alors un long changement de personnalité de la part d’Humberto, pour ressembler au plus près à la personne qu’il idolâtre tant.

C’est un bien maigre résumé et peu représentatif du cheminement tortueux de l’intrigue que je vous livre ici, tant la densité de ce roman est inouïe. Je ne suis pas spécialement au fait de la littérature de José Donoso, et je dois bien dire que j’ai du aller me renseigner à son sujet, tant j’ignorais quasiment tout de cet écrivain. Et pour cause, inexplicablement, ce roman est passé quelque peu inaperçu à l’époque de sa sortie.

La première de couverture nous annonce qu’il s’agit là de l’un des meilleurs romans hispanophones de tous les temps. Évidemment, il ne m’en fallait pas plus. Et mon rendez-vous avec la plume de cet auteur est passé par toutes les étapes possibles et imaginables. En effet, j’ai ressenti la peur de ne pas savoir apprécier la juste valeur de ce récit, le commencement d’un attachement unique avec ce style particulier, pour finalement finir conquise par l’univers proposé. Mais que de chemin parcouru pour en arriver, là, je dois bien le dire.

Ce roman est véritablement une expérience de lecture comme je n’en ai jamais eue. Il faut impérativement qu’en tant que lecteur, vous acceptiez de vous laisser porter par ce récit et que vous acceptiez le fait de ne pas tout maîtriser, voire comprendre. C’est ce que j’ai essayé de faire au départ et j’ai eu énormément de mal à rentrer dans l’univers proposé par Donoso. C’est parfois si irréel, si onirique, que je me suis demandée si réellement cela valait le coup de poursuivre cette lecture. La réponse est un grand oui, pour peu que j’ai accepté de me laisser porter.

Au travers de la narration de Mudito, l’auteur égrène une intrigue compliquée, particulière, d’une rare densité. Je ne sais pas si j’ai toujours compris ce que voulait faire passer l’auteur, ou si simplement il a laissé plus d’une fois discourir ses pensées au gré du papier. Malgré tout, l’histoire est remarquable et réellement complexe. On ne peut pas reprocher un manque de profondeur ici, loin de là.

La plume m’a paru vraiment belle, poétique même par moments. Elle est très en accord avec les autres romans hispanophones de l’époque contemporaine de Donoso. Ce n’est pas une plume compliquée, ce sont plutôt les cheminements que prend Donoso qui le sont, rendant cette lecture peu aisée, il faut bien le dire.

Un roman d’une rare densité qui constitue une réelle expérience de lecture. Il ne faut pas être pressé pour lire ce récit, et surtout, il faut accepter de se laisser porter, sinon il vous sera impossible d’apprécier ce livre. Même s’il est âpre à la lecture, il en vaut vraiment la peine, et c’est dommage de ne pas le découvrir.

Ma note : 17/20

Classique

La conquête de Plassans

La conquête de Plassans de Emile Zola



Résumé

Elle sanglotait.
L’abbé Faujas avait redressé sa haute taille, il s’approcha de Marthe, laissa tomber sur elle son mépris de la femme. – Ah ! misérable chaire ! dit-il. Je comptais que vous seriez raisonnable, que jamais vous n’en viendriez à cette honte de dire tout haut ces ordures… Oui, c’est l’éternelle lutte du mal contres les volontés fortes. Vous êtes la tentation d’en bas, la lâcheté, la chute finale. Le prêtre n’a pas d’autre adversaire que vous, et l’on devrait vous chasser des églises, comme impures et maudites.
– Je vous aime, Ovide, balbutia-t-elle encore ; je vous aime, secourez-moi.

Mon avis

Ce roman s’est avéré pour ma part une véritable réussite. Et pourtant, mes aventures romanesques avec Zola ne laissaient pas présager ces mots. Effectivement, les deux premiers tomes de la saga des Rougon-Macquart furent pour moi très difficiles à la lecture. A partir du troisième tome, j’ai été séduite. Et avec ce tome, je peux affirmer que je suis finalement conquise.

Nous sommes ici de nouveau à Plassans, en compagnie de la famille Mouret qui sera mise à mal par l’arrivée de l’abbé Faujas, qui louera le deuxième étage de leur maison. Ici, Zola a laissé de côté les descriptions et nous livre plutôt une peinture de caractères magistralement réussie.

D’emblée, je me suis attachée à Marthe et à Mouret, trouvant ce couple nettement plus avenant que les autres personnages que j’ai pu croiser dans les tomes précédents de la saga.

Sous fond de manipulations et d’alliances, avec en toile de fond la religion et la politique, Zola nous livre ici un tome très noir à mon goût. On se rend bien compte que l’abbé Faujas va tout bouleverser sur son passage, et on lit, en spectateur impuissant, la déchéance qui arrivera chez les Mouret. Je n’ai pu éviter de ressentir de la peine pour cette famille, mais j’avoue avoir été également exaspérée à maintes reprises devant le comportement passif de Marthe. Je peux dire que je suis passée par beaucoup d’émotions.

Les personnages secondaires sont certes nombreux, mais très importants à l’intrigue eux aussi. Il est vrai qu’au début, je me suis retrouvée quelque peu perdue avec tous ces caractères différents, et la fonction différente de chacun. Malgré tout, je m’y suis retrouvée rapidement.

J’ai beaucoup apprécié les petites touches d’humour que Zola a su parsemer au fil de ses pages, et qui permettent de faire, l’espace de quelques lignes, une pause dans cette histoire si noire, qui m’a laissée un grand sentiment d’amertume.

Vous l’aurez compris, ce tome ne peut laisser indifférent, et je ne peux que vous le conseiller.

Ma note : 18/20

Classique

L’Avare de Molière


Résumé

Harpagon n’a jamais quitté l’affiche. Il a endossé tous les costumes, pris les traits les plus divers, changé d’emploi bien souvent. On l’a vu pathétique, bouffon, tragique, méchant, shakespearien, halluciné, délirant, clownesque, parfois. Au prodigieux spectacle de ce bourg affairiste richissime, de cet usurier possédé tyrannisant une famille charmante, faut-il rire ou pleurer ? Faut-il plaindre ou haïr ce forcené qui enterre son or et ne donne jamais mais  » prête  » le bonjour ? Molière était le meilleur, le plus aimable et généreux des hommes. Son public lui réclamait des farce bouffonneries. Mais son génie comique cache mal un des auteurs les plus noirs et les plus féroces de tous les temps, l’inventeur de ces monstres d’égoïsme, névrosés d’Alceste, Don Juan, Arnolphe, et de cet Harpagon, nos semblables, nos frères.

Mon avis

Sans aucun doute, il s’agit ici de l’une des meilleures pièces du théâtre de Molière, de par son accessibilité d’une part, et de ses scènes si drôles d’autre part.

J’ai tout simplement adoré détester le personnage de Harpagon, qui malgré sa grande tare qu’est son avarice persistante, est à la fois odieux et désopilant. Molière n’a pas son pareil pour railler les travers humains, et cette pièce le prouve.

J’ai beaucoup aimé les autres personnages également, et surtout, les situations cocasses offertes par Harpagon à cause de sa radinerie. Il y a eu des scènes avec des quiproquos qui m’auront beaucoup fait rire.

Je ne peux que vous conseiller cette pièce de théâtre et à plus forte raison si vous êtes novices dans ce genre littéraire. Elle est vraiment très facile à lire, on ne s’emmêle pas avec les personnages et les dialogues sont certes de l’époque, mais parfaitement compréhensibles et accessibles à tous.