Contemporain

Écorces – Rentrée littéraire

Écorces de Hajar Bali

  • Auteur : Hajar Bali
  • Titre : Écorces
  • Genre : Contemporain
  • Éditions : Belfond
  • Nombre de pages : 304
  • Parution : 9 janvier 2020
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Résumé

Nour, 23 ans, étudiant en mathématiques, vit avec son arrière-grand-mère, Baya, sa grand-mère, Fatima, et sa mère, Meriem, dans un minuscule appartement d’Alger. Baya, 95 ans, née pendant la colonisation, est une femme courage qui a bravé les interdits et les mœurs de son temps. Jour après jour, elle transmet la mémoire de la famille à Nour. Élevé dans ce gynécée étouffant, celui-ci s’ouvre au monde et à l’amour, qu’il trouve en Mouna, jeune femme à l’« inquiétante étrangeté ». Pourquoi le trouble-t-elle autant ? Est-elle celle qu’elle prétend être ? À son insu, Nour va se retrouver au cœur d’une incroyable vengeance familiale reposant sur des secrets que Baya avait bien gardés.

Dans ce premier roman qui déjoue les codes de la saga familiale avec ampleur et modernité, Hajar Bali entrecroise les destins de ses personnages et les moments clés de l’histoire de l’Algérie du xxe siècle, explorant avec force et délicatesse la question de l’indicible. Ou comment rendre compte de l’humain, de sa complexité, de ses paradoxes, au-delà du langage et de ses axiomes, dans ce qui ne peut être nommé.

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à remercier Netgalley et les Éditions Belfond pour leur confiance et grâce à qui j’ai pu découvrir ce roman.

Algérie. Baya, Fatima et Meriem vivent ensemble sous un schéma matriarcal particulier. Ensemble, elles sont aux petits soins pour Nour. Ce dernier est l’arrière-petit-fils de Baya, le petit-fils de Fatima et le fils de Meriem. C’est une longue saga familiale aux multiples rebondissements qui ont permis ce cas de figure. C’est ce que l’on va découvrir tout au fil des pages.

J’avoue avoir fortement apprécié cette lecture mais être finalement ressortie un peu déçue, pressentant un coup de cœur arriver mais qui ne s’est jamais produit. Pourtant, dès les premières pages, l’auteure a su m’embarquer dans cette famille des plus intéressantes sous plusieurs points.

J’ai beaucoup apprécié d’y trouver un schéma matriarcal. Pour nous expliquer comment les protagonistes en sont arrivées là, l’auteure va égrener leurs passés respectifs et c’est vraiment intéressant. J’aime énormément ces romans qui nous ramènent en arrière dans le temps et qui mélangent habilement plusieurs époques.

Ce qui m’a particulièrement plu, c’est le contexte historique dans lequel l’auteure décide de poser son intrigue. En effet, l’indépendance de l’Algérie sera ici abordée. Elle a su mêler habilement la petite histoire à la grande et ce n’est jamais lourd, puisqu’elle a su doser le tout.

Les personnages sont remarquablement construits. Ces femmes fortes m’ont subjuguée et voir Nour au milieu m’a énormément touchée. L’auteure a su rendre les personnages attachants et elle les a brossés de manière parfaite.

Mais malheureusement, j’ai trouvé un énorme bémol à mes yeux dans ce roman. Il n’y a aucun fil rouge, en fait. Au début, j’ai pensé que ce serait sur l’histoire de Baya que l’auteure allait se focaliser. Il n’en est rien. Cela part un peu dans tous les sens et il n’y a pas de réelle unité. Beaucoup de changements d’époque et de personnages sur lesquels se concentrait le fond de l’intrigue ont créé une impression de dispersion constante.

La plume de l’auteure est douce et très fluide. Même si parfois, trop de réflexions philosophiques viennent parsemer ce texte, je n’ai pas trouvé de lourdeurs. Les changements d’époque sont bien indiqués au début de chaque chapitre, et c’est appréciable.

Un très beau roman, avec pour toile de fond un contexte historique très intéressant. Cependant, j’aurais aimé plus d’unité et surtout, un fil rouge. Il me semblait que cela partait un peu dans tous les sens, parfois. Malgré tout, il s’agit indubitablement d’un roman à découvrir.

Ma note : 16/20

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