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Le consentement – Rentrée littéraire

Le consentement de Vanessa Springora

  • Auteur : Vanessa Springora
  • Titre : Le consentement
  • Genre : Témoignage
  • Éditions : Grasset
  • Nombre de pages : 216
  • Parution : 2 janvier 2020
  • Pour vous procurer ce livre, c’est ici

Résumé

Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. À treize ans, dans un dîner, elle rencontre G., un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses œillades énamourées et l’attention qu’il lui porte. Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin « impérieux » de la revoir. Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l’aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu’elle vient d’avoir quatorze ans, V. s’offre à lui corps et âme. Les menaces de la brigade des mineurs renforcent cette idylle dangereusement romanesque. Mais la désillusion est terrible quand V. comprend que G. collectionne depuis toujours les amours avec des adolescentes, et pratique le tourisme sexuel dans des pays où les mineurs sont vulnérables. Derrière les apparences flatteuses de l’homme de lettres, se cache un prédateur, couvert par une partie du milieu littéraire. V. tente de s’arracher à l’emprise qu’il exerce sur elle, tandis qu’il s’apprête à raconter leur histoire dans un roman. Après leur rupture, le calvaire continue, car l’écrivain ne cesse de réactiver la souffrance de V. à coup de publications et de harcèlement.
« Depuis tant d’années, mes rêves sont peuplés de meurtres et de vengeance. Jusqu’au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l’enfermer dans un livre », écrit-elle en préambule de ce récit libérateur.

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à remercier Netgalley et les Éditions Grasset pour leur confiance et grâce à qui j’ai pu découvrir ce roman.

Vanessa Springora, éditrice de renommée, a été, n’ayons pas peur des mots, une femme brisée. Lorsqu’elle avait 14 ans, elle est tombée sous l’emprise du célèbre écrivain Gabriel Matzneff, âgé alors de 50 ans. De fil en aiguille, une relation qu’elle pensait d’amour va se tisser entre eux. Certes, elle ne le cachera pas, et ce du titre jusqu’au dernier mot de son témoignage, elle était consentante. Mais quel libre arbitre pouvait bien avoir une jeune adolescente abandonnée par son père et vivant auprès d’une mère totalement dépassée ?

C’est avec un grand bouleversement que j’ai refermé ce livre. Vanessa a été admirable de courage. D’aucuns diront qu’elle a agi bien trop tard et s’interrogeront sur le pourquoi elle ne réagit que maintenant. Sincèrement, peu m’importe cela. Ce qui compte et ce qui ressort, c’est la revanche qu’a prise Vanessa. Elle l’a fait lorsqu’elle s’est sentie prête et elle fait montre d’un courage indicible.

Vanessa va nous narrer du mieux qu’elle pourra les événements qui l’on conduite sous l’emprise de celui qu’elle surnommera l’ogre. Elle le fait avec beaucoup de pudeur et ce témoignage, en plus d’être une revanche, est un exutoire. Elle a tant souffert que son récit en devient terrible à découvrir.

Je suis passée par beaucoup d’émotions, mais s’il y en a une qui a pris le dessus tout au long de ma lecture, c’est l’incompréhension. En effet, Vanessa va nous montrer à quel point la société de laquelle elle a été contemporaine durant son adolescence, se montrait complaisante face à l’abomination. Elle soulèvera une question importante. La littérature excuse-t-elle tout ?

J’ai tour à tour vu une mère dépassée par les événements et qui n’a pas su prendre les directives pour sortir Vanessa de cette aura dévastatrice, vu des présentateurs de débats littéraires complaisants et vu des personnes qui ne réagissaient pas. Cela semble très choquant de nos jours.

La plume de Vanessa est sans fioriture. Elle va tenter de tout nous raconter mais sans jamais rentrer dans des détails, afin d’éviter de tomber ainsi dans le pathos et la complaisance. Bien évidemment, ce témoignage est relaté à la première personne.

Un roman choc qui servira d’exutoire à l’auteure et dans lequel elle va nous raconter avec beaucoup de pudeur comment les contes de fées desquels elle était si friande étant petite peuvent se transformer en véritable cauchemar, le prince charmant laissant ainsi le champ libre à l’ogre. Bouleversant mais chapeau au courage de Vanessa.

Ma note : 19/20

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